critique
de Mad Dog :
( cliquer sur le
dé pour lire la suite) :
La collection Histoire, écrite par Simon
Farell et Jon Sutherland,
a pour
but de faire découvrir l’histoire en insérant des
personnages dans des situations d’époque. De ce point de vue, A
Feu et A Sang est réussi, même si c’est au
détriment de tout le reste.
Le pire, c’est que ça démarre bien. La couverture, assez
jolie, mets bien dans l’ambiance de la guerre civile : le feu au loin,
les soldats montés sur chevaux, qui n’ont pas une dégaine
héroïque (ils font presque carrément la gueule.)
L’intro présente un système de jeu pas trop complexe,
(avec un système de capacité) une introduction historique
bien fichue et relativement simple, et un début très bien
écrit.
L’immersion
est totale, on joue le rôle d’un notaire qui prend la tête
d’une patrouille de civils afin de venir en aide au parlement contre la
guerre menée par contre le roi.
Et, on a hâte que ça commence, hâte d’être
immergé dans la guerre… mais ça n’arrivera pas. Quelques
batailles et vous arrivez comme député à la
chambre de la commune (le parlement anglais.) Là, ça
à une apparence assez sympathique, on se dit qu’on va
déjouer des intrigues politiques, mais le choix reste assez
limité. Et puis, comme on ne peut pas changer le cours de
l’Histoire, on ne fait que des choix populaires ou impopulaires, et
faire des mauvais impopulaires ne vous conduira qu’à deux
choses, mais la première visible est de se faire agresser dans
la rue (et on meurt pas, même pas mal.)
Arrive la 3eme et dernière partie du jeu. Revenir à la
guerre, suivre les troupes afin de découvrir les fils de salaud
qui ont tués votre femme et vos enfants. Le ton est nettement
plus noir et prend la forme d’une poursuite vengeresse (avec tout ses
clichés vengeurs et le côté
«jouissif/culpabilisateur » de la vengeance.) Ceci dit, une
fois le livre fini, il laisse sur notre fin.
Pourquoi ? D’une part, parce que mis à part quelques bastons ou
des jets de dés de temps en temps, on a juste l’impression de
lire un livre. De plus, l’intrigue est des plus linéaires, et
quelques soit les choix, on est toujours remis sur les rails de
l’Histoire. Par exemple, on ne gagne RIEN a agir de façon
vertueuse, pas un objet supplémentaires, pas d’informations en
plus, pas un léger détour de l’histoire, juste la
conscience apaisé d’avoir épargné quelques paysans
insurgés imaginaires, dont on décrit à peine la
joie.
On ne peut même pas choisir son camp, le personnage passant
naturellement d’un camp à un autre lorsqu’il doit retrouver les
meurtriers de sa famille. C’est d’ailleurs assez
désagréable d’avoir l’impression d’avoir défendu
une cause (le parlement) dans les premières parties et de devoir
se retourner contre ceux-ci, avec une excuse comme « ha bah, de
toute façon la guerre, c’est pas bien, de quel camp qu’on soit,
faut tuer des gens. »
Cet aspect « girouette » du récit me
déçoit un peu, comme la moralité finale du livre.
On apprend le commanditaire du meurtre que si on est resté
impopulaire au parlement, et encore, celui-ci est mort depuis
longtemps. Moralité : « La vengeance ça sert
à rien, une fois les assassins morts, on a toujours pas la
conscience en paix. Vous n’auriez pas dû chercher à vous
venger, qu’est ce qui vous à pris ? » Bah, il a pris qu’on
ETAIT OBLIGÉ d’agir comme ça à cause de ta
linéarité de !*@$ù#%^¤ !! Non, c’est assez
énervant de voir des auteurs qui vous oblige à suivre une
voix et qui vous engueulent après parce qu’on l’a suivis !
Bon, A Feu et A Sang remplit toutefois bien son but, celle de faire
vivre l’Histoire et montrer une grande saga historique avant
l’avènement de Cromwell. Mais bon, quitte à faire du
linéaire, sans jeu et sans détour remarquable, un roman
historique classique aurait été tout aussi pratique. A
lire dans les trains entre Angers et Rennes (3/4 heures de voyage) et a
ranger sur l’armoire.
Par Mad Dog
|