L'auteur
en profite pour tirer à boulets rouges sur la cupidité de
ses contemporains et les fast-foods ou pour dévoiler son amour
des belles bagnoles (on a l'occasion de conduire 3 bolides
différents) et des fruits de mer ; le ton est donc ironique mais
reste léger.
On doit gérer plusieurs cartes de crédit bien fournies,
dépenser pour son habillement et la nourriture, pour se trouver
un véhicule. Peu de détails sont laissés au hasard
afin d'augmenter le réalisme de l'histoire. Le style est
toujours aussi bon, les paragraphes toujours aussi longs (encore plus
que dans les tomes précédents). Tout ça est par
contre très linéaire et les quelques changements de
paragraphes dépendent de lancers de dés, du sexe choisi
par le lecteur ou n'ont alors aucune incidence sur le
déroulement de l'enquête. C'est plutôt frustrant.
Il n'empêche que je ne me suis pas lassé de recommencer
l'histoire à chaque fois que je mourrais, ce qui s'est produit
de nombreuses fois. Ce ne sont pas tant les combats qui sont difficiles
(avec un haut score de maîtrise, ils sont inoffensifs) mais
plutôt les PFA qui sont fréquents et on a vite fait de
choisir une mauvaise décision. A noter en plus un test
obligatoire dans les premiers paragraphes ou on a environ 5 chances sur
12 de mourir (un GROS mât).
Une jouabilité qui laisse un peu à désirer donc,
surtout que les compétences ne servent quasiment plus et qu'on a
même droit à une série de gros combats sur la fin
qui mettra rapidement un terme à ceux dont la Maîtrise est
seulement moyenne.
L'histoire se laisse néanmoins facilement lire et propose
plusieurs personnages intéressants, dont notre allié
journaliste aussi cupide que séduisant. La noblesse d'âme
des Pérenniens est souvent mise en opposition avec celle
tristement "moderne" de cet énergumène. L'enquête
est plaisante à suivre même si elle ne sollicite que
rarement l'intelligence du lecteur et ne sort pas des sentiers
déjà battus par les James Bond and co. On a droit
à toute la panoplie du genre : fusillades, courses de voiture,
analyses de substances, bluff avec des témoins,
déguisement pour infiltrer la base ennemie, cascades
motorisées. C'est plutôt classique mais plaisant tout de
même car changeant agréablement de
l'héroïc-fantasy.
Je n'ai cependant pas trop accroché à la fin qui tourne
un peu à la bande dessinée avec un grand méchant
ridicule, des armes loufoques, une créature monstueuse... Cela
tranchait un peu trop avec le réalisme des scènes
précédentes.
Ce 4ème tome m'a quand même bien plu, déjà
pour la qualité de l'écriture et l'humour constamment
présent dans le récit. Le scénario manque juste un
peu de surprises et le plaisir ludique est restreint.
Les Messagers du Temps est au final une série réussie
dont la qualité réside surtout dans le dépaysement
qu'elle propose (époques historiques variées,
possibilité de jouer une femme). Ce mystérieux "
James Campbell" (serait-ce un
écrivain connu qui n'a pas voulu ternir son nom en avouant
écrire des LDVELH?) se hisse au niveau des autre auteurs
français comme
Gildas Sagot
et
Doug Headline.
Pour être plus consensuelle, il lui manque surement des histoires
plus originales et un aspect "jeu" plus intense mais elle mérite
le détour, surtout pour son ton plus adulte que l'ensemble des
autres séries.
par
Fitz