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Ce 3ème tome du 1er cycle de la série Défis et
Sortilèges a pour particularité d'être écrit
par Bruno Giraudon alors que les trois autres l'ont été
par
Gildas Sagot, le
créateur
du monde de Dorgan dans lequel se déroule la saga. C'est donc
normal que celui-ci se démarque du lot, en mal pour certains, en
bien pour d'autres.
En
ce qui me concerne, je trouve que c'est le plus intéressant des
quatre.Il a bien quelques points faibles par rapport aux autres. Le
principal est le personnage ici incarné : un chevalier
pétri d'honneur, de principes, très "réac'", dont
la seule ambition est de restaurer le passé c'est à dire
son empire en déclin. Par rapport à la malice de
Keldrilh, à la sensibilité poétique de
Caïthness et au léger cynisme de Kandjar, la psychologie
rigide et classique (pour un chevalier) de Péreim est moins
attrayante. D'ailleurs, au cours de l'aventure, les sentiments du
héros sont plutôt secondaire alors que
Sagot mettait l'accent dessus
dans ses
propres tomes. De plus, Péreim ne maîtrise pas la magie au
contraire des trois autres et se contente donc de frapper à
tours de bras grâce à son épée intelligente
Assilane. A noter que celle-ci aurait pu être intéressante
puisqu'elle communique avec son possesseur mais l'idée est
sous-exploitée, surtout comparée à E.J. ou
Exterminator de
Brennan.
Mais pour le reste, j'ai trouvé les pérégrinations
du chevalier plus intéressantes.
Déjà le style est bon. M. Giraudon écrit
très bien, avec des descriptions colorées mais non
emphatiques, du vocabulaire approprié et un rythme de phrases
fluide. La seule chose qui m'ait gêné est plusieurs
répétitions inhabituelles pour un bouquin
édité, comme si les corrections avaient été
plus laxistes sur ce livre-là. Mais, si M.
Sagot écrit pas mal du
tout, j'ai
trouvé que son compère était encore plus
agréable à lire.
En plus, les situations dans Péreim m'ont paru plus originales.
Certaines idées m'ont particulièrement amusé et
quelques dialogues beaucoup plu. Je pense au village d'orques
"sociables", à leur épreuve initiatique, à
l'organisme géant dans les volcans, à la rencontre avec
le vieillard dans la plaine particulièrement savoureuse quand on
la met en perspective avec son identité réelle, au
sorcier éleveur de dauphins..., au "fauve" de la forêt, au
cadavre implanté de larves d'araignée dans le marais...
J'ai trouvé tout ça plus imaginatif.
C'est un point de vue tout personnel mais ce n'est seulement
qu'après ma première lecture que j'ai vu que ce
n'était pas Sagot l'auteur et je m'étais alors
déjà fait ces réflexions.
Enfin, à noter que la difficulté est plutôt
élevée car les PFA sont beaucoup plus nombreux
après les choix d'attitude. Mais d'un autre côté,
on a pas mal de moyens de se booster au combat et de vaincre les gros
adversaires tels que le coeur de haine ou le démon du lac.
par
Fitz